Une année Rafighi : Octobre

Tournons la page de septembre,

Allegro d’octobre

par Claude Seintignan

                           

Peinture Rahmat Rafighi

Il était temps, grand temps de sortir des routes élaborées

Et de marcher silencieusement à l’intérieur de soi

Au-delà des fenêtres indiscrètes

Dans la sphère aveugle des brouillards insonores

Il était temps, grand temps d’aller se baigner dans l’onde changeante des sous bois :

Teintes nacrées nuancées de violet, de pourpre, d’ivoire et de jaunes effacés

Fleuve des saisons sur les sommets des feuillages venteux

Où se trempaient les mains blanches des nymphes blondes de l’automne

Il était temps, grand temps de rentrer à pas comptés

Dans les cheveux argentés des cirrus s’effilochant aux ciels pommelés des rêves

Temps de claquer rageusement la porte au nez du Temps

Et d’avancer dans la bleuité magique des grisailles d’octobre

Dépassant l’orée attentive des forêts enluminées

Il était temps, grand temps de se souvenir

De l’existence utile du poème

Comme un chant mineur sur la flûte opiniâtre des jours

Allegro : Terme musical indiquant le tempo “ vivement et gaiement ”.

Liens :

Article introductif

Une année Rafighi : septembre

Comments

[Alice]

Quel beau poème !