La statue, place du Nombre d'Or par Yves Martin Guillou
L'homme est imperturbable au milieu de la place.
Son arc a disparu, il tend le bras en vain,
Sa barbe est frisottante et ses muscles d'airain
Font phantasmer les filles qui suçotent des glaces.
Il est inaccessible car des jets d'eau malins
l'entourent depuis le sol, labyrinthe fantasque,
Bouillonnement variable en des murailles flasques
Ecartant les badauds qui passent leur chemin.
Pourtant l'eau disparaît pendant un court étiage
où seuls de petits jets s'élancent, prostatiques,
En jolies paraboles de grenouilles aquatiques.
On croit pouvoir enfin s'approcher de l'archer
Mais les chevaux liquides sont brusquement lachés
et forment à nouveau un agaçant barrage.
Yves Martin-Guillou
Montpellier, 10 Mai 2010