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ADRA

L'atelier de rentrée par Olivier Hirt

25 Septembre 2012 , Rédigé par L'équipe de l'Adra Publié dans #Agora des adhérents

Ce texte a été écrit lors d’un des premiers ateliers d'écriture de cette année.

Le thème en était l’énumération, et le support, un extrait du poème de J.F. Temple « Merry-go-on ». Faire le portrait d’un personnage en s’appuyant sur ce que contient son sac, sa valise, son esprit… Mais ce texte restitue avant tout, avec charme, cet état particulier qui précède l’acte d’écrire. Disponibilité, anxiété… Merci Olivier.


L'atelier de rentrée

 

Il y a d'abord l'hésitation

Heureusement quand la tête piétine

Ce sont les pas qui parlent

Et le cœur qui guide

Il y a d'abord le désir, 

Cette envie qui remue tout entier

De la tête aux pieds

De la curiosité au rire.

 

Sur mon dos... un sac

Préparé à la va-vite le matin même

Trousse de toilette "Le Quinze", 

Que ma mère m'avait offerte ... à 15 ans.

La revue, XXI, et puis ce clavier, 

Tout petit, tout en aluminium,

Dans son carton qui sent l'électronique

Ça ne manquera pas de faire jazzer.

 

Quand le boulot est terminé,

Que les jambes endolories 

Par les derniers efforts de grimpe

Sur les falaises du week-end

Il arrive un temps où il reste du temps

Regarder les passants, assis sur un banc

Demoiselle en chemisier rouge,

Etoile filante sur sa bicyclette,

A toute vitesse dans l'allée.

Dans les mains, XXI ouverte

A la page 69... Elisabeth Badinter.

Le temps avance encore un peu

Et je reste là, dans ce décor gréco-romain

Quartier Antigone, l'atelier.

C'est l'heure. 

J'emprunte un passage 

Jusqu'alors inconnu.

La porte est ouverte

Rien a changé... tout a changé.

L'odeur est toujours la même,

Comme ces salles de classes

Où les enfants s'expriment 

A grand coup de pinceau.

J'inspire et je plonge

Dans les souvenirs des ateliers

Dans les souvenirs de mes salles de classe.

Ici pas de tableau, ni de maitresse.

Juste des tables et des chaises

Toutes dépareillées, 

Réunies au centre de la pièce.

Aux murs, la peinture rose

S'étend comme une guimauve

J'inspire encore 

Et cette odeur ne me lâche pas.

Vieux bureau en bois, papier un peu humide,

La table en chaine massif, 

Sur laquelle mon père

Travaillait tard le soir.

L'odeur des vieilles bibliothèques.

 

Passé la porte c'est l'accueil d'un grand sourire

Singulier... radieux,

Rencontre sans cesse renouvelée.

Les ordinateurs et les papiers s'étalent

Les corps s'assoient et s'apaisent

Mille et une lignes d'écriture

Pour mille et un personnages

Ici les mots ne se déposent pas,

Ils s'appellent et se répondent.

Arroseur arrosé, ils se jouent de nous.

Jaillissent les couleurs et les lumières,

Les rires et les larmes et tout le théâtre de la vie.

Ici sont nés Charlotte et Franck, Jessica, Jeff, Thomas et Thalaunius, ...

Cliquetis des claviers et regards concentrés,

Silences amusés des yeux au plafond,

Heureusement quand la tête piétine,

Ce sont les doigts qui écrivent.

 Olivier Hirt, septembre 2012

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A
<br /> Pas à pas, on vous suit jusqu'à l'atelier, on vous suit dans l'atelier. Il doit être extraordinaire pour écrire un si joli texte.<br />
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V
<br /> En lisant ce texte, plein de sensations reviennent, d'autres à venir attendent de franchir la porte de la rentrée. Merci Olivier pour ces mots et ce partage.<br />
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